J’ai découvert le livre de Titiou Lecoq il y a quelques mois, grâce aux bons conseils d’une de mes collègues (merci encore mille fois Sandrine !) et ce livre m’a fascinée, animée, passionnée. De la Préhistoire à nos jours, l’autrice fait surgir les oubliées qui ont fait l’Histoire. Je me souviens m’être souvent demandée, enfant, pourquoi on s’était contenté de mettre une majuscule au mot « Homme » pour parler de l’humanité entière. Qu’est-ce que ça changeait ce H majuscule ? En quoi cela permet d’inclure les femmes ?De toutes façons, il n’y avait de place que pour l’étude des grands hommes. Déjà que l’on nous disait en grammaire que « le masculin l’emporte sur le féminin »… Aucune poétesse non plus dans les poésies que j’avais à apprendre. Oui, bon, ce n’est pas très grave, après tout, est exclue seulement la moitié (et même un chouilla plus) de la population mondiale. Et que dire du nombre de personnes, dans ma vie d’adulte, que j’ai vu s’offenser, s’énerver, vociférer, pester voire s’insurger contre l’utilisation de l’écriture inclusive ? S’ils (et elles d’ailleurs) pouvaient mettre autant d’énergie à lutter contre les inégalités sociales, le dérèglement climatique, la maltraitance animale (j’arrête là la liste), j’en serais tellement heureuse. Mais non, ces sujets-là sont trop ennuyeux, alors que l’écriture inclusive, ça, ça vaut le coup de crier haut et fort que c’est insupportable, pauvre langue de Molière, c’est trop difficile à lire etc. Si nous avons réussi à apprendre à lire à l’âge de 6 ans, il semble probable que nous arrivions à lire cette écriture sans difficulté à l’âge adulte, non ?
Ainsi, ce livre, je le conseille à toutes les femmes et évidemment à tous les hommes (petit rappel : le féminisme n’exclue aucunement les hommes ; mon mari est féministe) qui considèrent qu’il faut promouvoir une Histoire de France mixte. Tout simplement.
Pour vous mettre en appétit :
-A la Préhistoire, dès le Paléolithique, la majorité des femmes maitrisaient leur contraception. Et non, elles ne restaient pas au fond des grottes à élever les enfants comme on pouvait le voir illustré sur les pages de mes livres d’Histoire dans les années 80… Que dire du terme « les hommes préhistoriques » ? Pas de femmes ? Tous ces mots qui, sans nous en rendre compte, les excluent. D’entrée, les femmes ont été balayées (non, ce n’est pas un jeu de mots sexiste !)
- Pendant l’Antiquité, les peuples considérés comme barbares, ont été plus égalitaires que les peuples de la civilisation gréco-romaine (dite civilisée) chez qui les femmes étaient privées de la plupart des droits. Alors que dans mes cours d’Histoire, on vantait immanquablement la démocratie athénienne, on oubliait souvent de dire que les femmes en étaient exclues, au même titre que les esclaves, ça va de soi.
-Au Moyen-Age, reines et chevaleresses exerçaient le pouvoir. (A noter que mon logiciel de traitement de textes ne reconnait pas le mot « chevaleresse »). Les femmes bâtissaient des cathédrales. Oui, oui.
Je ne vous en dis pas plus.
Pour celles et ceux qui souhaitent plutôt écouter une vidéo de Titiou évoquant son livre, c’est par ici :
Pour les plus jeunes, il existe une version illustrée :
Merci d’avoir pris le temps de me lire et j’espère vous avoir donné envie de faire de même.
A bientôt,
Sandrine
Féministe, tant que cela sera nécessaire…
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