Les sénateurs et sénatrices ont adopté, mardi 31 janvier 2023, le projet de loi relatif aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024.
Le texte de loi comportant 19 articles autorise l’expérimentation de caméras dotées d’algorithmes et de drones afin de détecter des mouvements de foule ou des comportements considérés comme suspects. Une première en France et surtout en Europe. Quel est le problème me direz-vous ? Pourquoi s’inquiéter de vouloir être mis.es en sécurité ? Tout d’abord, qui décide de ce qu’est un comportement suspect ? N’est-ce pas subjectif ? Ce sont les sociétés privées qui fourniront les logiciels et cette nouvelle technologie. Sans oublier qu’« aucune étude ou évaluation sérieuse ne montre qu’elle est efficace pour lutter contre la criminalité » assure Katia Roux, responsable plaidoyer Technologies et droits humains à Amnesty International France. « On se rapproche ici d’une technologie d’évaluation des comportements, qui essaie de déduire des intentions. Quid d’une personne en situation de handicap, qui n’aurait pas la même manière de se mouvoir dans l’espace public ? » Souhaite-t-on vraiment que notre société soit une version de Minority report ? Et on se sert bien évidemment d’une période exceptionnelle (ici la présence des Jeux en France) pour rendre ensuite pérennes des mesures annoncées comme temporaires. Pour Noémie Levain, Chargée d’analyses politiques et juridiques à La Quadrature du Net, l’adoption du projet de loi constituerait « un passage dans la surveillance de masse ; on décuplerait le pouvoir omniscient de l’Etat ». Les Jo sont des «méga-événements» de prestige, qui permettent aux gouvernements des pays les accueillant la stratégie du choc, en jouant sur la peur et faisant passer des lois liberticides.
D’ailleurs, lorsque l’on sait que la plupart des Fiché.es S sont des militant.es écologistes, la sécurité qui nous est vendue chaque jour est-elle si souhaitable ?
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